Survivante – Campus killer story

Auteure : Sonia Eska

Editions : Addictives

Résumé :

Elle a survécu. Il est le frère du tueur.

Il y a deux types d’étudiants à l’université de Fayetteville : ceux qui n’ont entendu parler des tueries de masse qu’à la télévision et ceux qui y ont survécu. Isée fait partie de ce second groupe. Un an plus tôt, treize personnes sont mortes sur le campus ; elle s’en est sortie. Alors quand la jeune femme se rend à la commémoration de cette date tragique et qu’elle y croise Knox, le frère du tueur, elle le vit comme le plus brutal des affronts. Lui pense que ce drame n’est pas aussi simple que tous semblent le croire : son frère n’est pas né assassin, et Knox est bien décidé à obtenir des réponses. Quitte à se battre, quitte à choquer. Ce qu’aucun d’entre eux n’avait prévu, c’est que l’attirance se mêle à la haine…

Service presse

Avis :

Hello !

On se retrouve pour mon avis sur la dernière romance de Sonia Eska sortie en papier. Le sujet traité dans ce roman m’avait déjà tenté lors de sa sortie numérique. Du coup cette fois je n’ai pas résisté. Je remercie Anaïs des éditions addictives pour l’envoi de ce roman.

« Je ne respire plus une seule bouffée d’air normalement depuis. »

Isée a 21 ans et vit à Fayetteville, en Arkansas, avec ses deux Papas dont elle est proche. Jusqu’à il y a encore un an, elle menait une vie paisible. Mais depuis, Isée est devenue une survivante. Elle a survécu à une tuerie de masse dans son campus provoqué par un de ses camarades. Un an après, le traumatisme est encore présent. Isée a cru mourir ce jour-là et a vu treize personnes agoniser et mourir sous ses yeux.

« Tout va bien. Tu vas bien. Ton cœur bat, certes à une vitesse redoutable, mais il bat. Tu respires, tu vois, tu ressens… »

Knox a 23 ans et a grandi à Fayetteville avec sa mère et son frère. Il y a deux ans, il a fuit et est parti s’installer à Stillwater, au Minnesota, Apprendre la tuerie et le suicide de son frère a été un choc pour lui. Il est de retour à Fayetteville un an après le drame pour tenter de sauver sa mère, vendre leur maison et démarrer une nouvelle vie ailleurs. Ce qu’il veut aussi, c’est tenter de comprendre les agissements de son frère. Knox s’en veut de l’avoir abandonné.

« Merde, cette nana est… Je crois qu’elle est cassée pour de vrai. Tout le monde ne s’inflige pas ça, ce… ce truc, cette sorte de punition. »

« Parce que ça, cette attirance folle, ce besoin charnel urticant, c’est mon obscurité. Mes ténèbres. La scission entre mes systèmes émotionnel et cognitif. Je ne pense plus, je réagis et j’agis. »

En à peine cinq minutes, un an plus tôt, Fayetteville a plongé dans l’horreur. Un an après la tuerie, une journée d’hommage aux victimes est organisée au campus. Cette année a été difficile pour les sept rescapés. Leurs séquelles sont profondes. Mais ensemble, ils réapprennent à vivre et avancent. Leur quotidien s’adoucit peu à peu, même-si l’incompréhension persiste. Et lorsque Knox, le frère du tueur, débarque à la cérémonie commémorative, c’est un choc pour eux. Les souvenirs remontent. La rage et la haine dominent. Knox est un imposteur pour eux. Fayetteville le condamne autant que son frère. Il n’a pas sa place ici et doit repartir d’où il vient.

« Et je me déteste. Oui, je me déteste parce que c’est là, partout autour de moi, partout sur moi. Ça explose, ça brûle. C’est affolant, vorace. Viscéral… »

« Tu dois savoir une chose, malgré tout, continué-je sur ses lèvres frémissantes. Plus tu m’en donneras, plus je t’en réclamerai. Je vais tout vouloir, Trésor. Tout exiger. Tu devras tout me donner : ta sueur, ton indécence, ta pudeur, tes jouissances, ta réserve, tes fantasmes. Tout. Je ne te laisserai que ton cœur. Au-delà de ça, tout devra m’appartenir. C’est à prendre ou à laisser. »

Isée était en bonne voie pour se reconstruire. La réapparition de Knox la met en péril. D’autant qu’il est partout : à son travail où il s’est fait embaucher, au campus et même dans ses cours. C’est un cauchemar pour Isée. Knox s’amuse de la situation. Il n’a pas honte d’être le frère du tueur. Knox se fiche qu’on le déteste, qu’on le méprise, qu’on le traite comme un paria. Il a la rage lui aussi et les déteste. C’est à cause d’eux qu’il a perdu son frère. Knox est aussi abimés qu’eux suite à ce drame. Les hostilités sont ouvertes ! Les Sept vont faire de la vie de Knox un enfer en espérant le faire partir le plus vite possible. C’est la bête noire de la ville. Mais Knox a de la ressource. Il ne partira que quand il l’aura décidé.

« En quelques secondes, elle est devenue l’œil du cyclone de ma vie. Sans que je n’y puisse rien. Sans que j’aie même mon mot à dire. »

« On n’a pas à tout arrêter sous prétexte que c’est compliqué. La vie est compliquée, qu’on l’ait choisi ou non. »

« C’est ça, je suis saoul, complètement ivre d’elle… »

Tout se complique quand l’attirance s’en mêle. Isée obsède Knox. Elle ne cesse d’envahir ses pensées. Pourtant Isée est intouchable pour Knox. C’est une des survivantes de son frère. Pour Isée, c’est insensé de craquer pour Knox. Elle bataille entre plein d’émotions contradictoires. Knox la déroute et résister est de plus en plus difficile. Succomber, ce serait aussi trahir les Sept, ceux qui ont lui permis de surmonter cette tempête. Ce serait aussi mettre en péril sa réputation. Et en même temps, au contact de Knox, elle a l’impression de se retrouver. Il remet toutes ses certitudes en question. Cette dualité la bouleverse. Isée est perdue. La situation est bancale et elle risque bien de se brûler les ailes.

« Tu n’es pas sortie des rails, Isée. Tu as seulement changé l’aiguillage de ton itinéraire. »

« Je l’embrasse comme un mec à qui il ne resterait plus qu’un jour à vivre, sans pause, avec ferveur et impatience. Comme un mec qui n’a plus rien à perdre, excepté ça. Elle. »

J’ai beaucoup aimé cette histoire bouleversante, intense et complexe. L’auteure évoque le sujet sensible des tueries de masse avec beaucoup de justesse. Dès les premières pages, on est plongé au cœur du sujet. J’ai été particulièrement conquise par le côté amour impossible. J’ai eu les larmes aux yeux à certains passages. C’était assez troublant tous ces sentiments qui s’opposent. J’ai eu mal au cœur pour les personnages principaux mais aussi secondaires. L’auteure fait passer un beau message : personne ne doit payer pour les actes de ses proches. Sa plume est toujours aussi agréable à lire.

« Je l’aime à en pleurer, à en rire aussi, à m’en incendier quelques neurones, mais par-dessus tout, je l’aime à en souffrir. »

« À cet instant, nous nous suffisons. J’aime à penser que je suis son pansement comme il est le mien. Et je l’aime, lui, plus encore pour ça… »

« Il est mon bonheur. Pour le meilleur, seulement : le pire est déjà derrière nous… »

Les personnages sont attachants. Isée est une femme déterminée, franche, forte et altruiste. Elle est pleine de ressources. J’ai aimé sa famille peu conventionnelle mais pleine d’amour. Knox est un homme impertinent, déterminé, courageux et franc. Sa détresse face aux actes de son frère et la dépression de sa mère m’a touchée. Le voir seul contre tous m’a fait mal au cœur. Isée et Knox ont chacun leurs fêlures et sont liés par un drame. Lui est le frère du tueur. Elle c’est une de ses survivantes. C’est très électrique entre eux. Et lorsque les sentiments s’en mêlent, c’est encore plus compliqué. Mais c’est ensemble qu’ils vont trouver la paix, réussir à se reconstruire.

« Je voudrais que tout soit différent. Je voudrais que tu ne sois jamais revenu. Je voudrais même n’avoir jamais croisé ton chemin parce qu’aujourd’hui je coule, tu comprends ? »

« Je n’ai jamais voulu ça, ni tomber amoureux d’elle ni qu’elle tombe amoureuse de moi, et encore moins qu’elle en bave à cause de ça. Qu’on en crève tous les deux… »

« Je n’ai besoin de rien d’autre si je t’ai, toi. »

Les personnages secondaires ont une grande place dans cette histoire. Les sept survivants à cette tuerie notamment. Tous sont traumatisés et plein de haine contre Knox et sa famille. Dolorès, la mère de Knox m’a aussi beaucoup touché. Elle a un poids si lourd sur ses épaules. Eux deux aussi ont un deuil à faire. Mais en plus de cela, Knox et sa mère sont devenus les parias de la ville. J’ai éprouvé beaucoup de compassion pour eux. Entre amertume, traumatisme, secret, trahison et vengeance, ce roman est douloureux à lire mais éveille les consciences. Je vous recommande grandement cette romance originale, touchante et vibrante.

« Knox Matlin est et restera mon plus grand traumatisme, plus encore que celui dont son frère est à l’origine. Parce que cette souffrance-là, celle qui me dévaste et me persécute avec violence, alors que je me prive d’un regard en arrière, supplante toutes les autres, quelles qu’elles aient été. »

« Je les ai trahis, mais, pire encore, je me suis trahie, moi, en acceptant d’être partie prenante de leur vendetta. Et ça, je doute de pouvoir me le pardonner un jour. »

Note : 4,5/5

Un peu plus de citations :

« Elle est tout ce qui m’obsède depuis des mois. Isée, c’est… c’est exactement ce que je veux. Pour mes jours pluvieux, mes nuits chaudes, mes putains d’insomnies et mes matins paresseux. Tout. Tout le temps… »

« Elle était la brèche dans mon plan de départ, celle que je ne voulais pas désirer. Pourtant, elle est devenue mon indispensable, celle que je vais aimer comme un taré… »

Elsa